Nous y voilà pour le second épisode, si vous découvrez cette série, je vous invite à feuilleter les anciens articles Révisons nos classiques.
Jose Froilan Gonzalez (à gauche) et Juan Manuel Fangio (à droite) tous deux équipiers chez Maserati en 1953##### Le taureau de la Pampa
Jose Froilan Gonzalez, ce pilote aurait pu remporter un voire plusieurs titres de champion de monde, s’il ne courrait pas en même temps que Fangio. Gonzalez disait de son vivant “oui je peux battre Fangio… en étant en forme sur une ou deux courses, mais jamais sur une saison complète”. Il était surnomé le taureau de la Pampa, en rapport avec sa carrure imposante. Et je pèse mes mots, Gonzalez est le premier vainqueur (et il me semble le seul) en Grand Prix pesant plus de 100kg !
Grand-Prix d’Autriche 1975, un temps exécrable et une pluie battante noyant le circuit. La course est une hécatombe. Les conditions sont à la limite du praticable. Les organisateurs de course décident alors au 29e tour d’interrompre le Grand-Prix. Le drapeau à damiers est brandi aux pilotes. S’étant retrouvé en position de leader à cet instant, Vittorio Brambilla est surpris par le fait et perd le contrôle de sa machine. Il passe la ligne d’arrivée en perdition, frappe le mur et termine sa chevauchée en marche arrière. Il est à ce jour, le seul pilote ayant remporté une course en réalisant un 180 sur la ligne d’arrivée !
Ce visage a marqué l’histoire du sport automobile.
Tazio Nuvolari (retenez ce nom parce qu’on reparlera de lui soyez en sûrs) ! Ce pilote est pétri de talent mais aussi de courage. Je parle d’une époque antérieure à la Formule 1 cette fois, l’époque du championnat d’Europe des pilotes.
En 1934, alors dans une course en Italie, Nuvolari gêné par un autre pilote, sort de la piste. L’accident est si violent que sa jambe droite est brisée. Ce qui n’empêche pas Tazio de s’engager à la course suivante en Allemagne, à Avusrennen, la jambe dans le plâtre. Nuvolari fait modifier les pédales de sa voiture afin de piloter du pied gauche. Saisi de crampes, le courageux pilote devra se contenter d’une cinquième place. Francis Curzon, pilote britannique de son époque, dira à propos de cet événement “Que tous ceux qui disent que c’était téméraire soient honnêtes et admettent que c’était une des plus belles démonstrations de courage jamais vu. C’est par de tels hommes que les victoires sont remportées !”.
Saison 1958, Grand-Prix du Portugal. Les rivaux au championnat sont Mike Hawthorn chez Ferrari, et Stirling Moss chez Vanwall. Moss remporte l’épreuve ibérique, Hawthorn est alors deuxième lorsqu’il commet une erreur et cale sur le rebord de la piste dans le dernier tour. Par chance le pilote est dans une montée. Hawthorn va alors laisser sa Ferrari redescendre la pente (se trouvant dès lors à contre sens sur le trottoir) permettant à son moteur de se relancer et ainsi de terminer sa course après s’être remis dans le bon sens. Mais les commissaires n’ont pas apprécié la manœuvre et disqualifient la Ferrari pour pilotage dangereux. C’est alors que Stirling Moss (qui a vu Hawthorn se remettre en selle pendant qu’il faisait son tour d’honneur) va contester la disqualification de son rival expliquant qu’il a réalisé son action sur le trottoir et non sur la piste (ce qui ne constitue pas un pilotage dangereux…). Les commissaires délibèrent durant de longues minutes et Stirling Moss obtient gain de cause, la disqualification d’Hawthorn est retirée et le pilote Ferrari récupère les six points de la deuxième place.
À la fin de la saison, Mike Hawthorn est sacré champion du monde avec un point d’avance sur Stirling Moss.
Hawthorn ne peut que saluer le beau geste de son rival (le regardant en bas à droite de l’image)
Source de la photo : statsf1.com